« La Slovénie est très bien » ou Mon parcours de Hodoš à Piran au vélo
Pendant toute ma vie, j'étais un homme de sport passionné: je me suis entraîné au hockey, mais j’adorais aussi de faire du ski, du vélo, de jouer au basketball et au tennis. Malgré mes obligations d’études et, plus tard, de travail et de famille, je ne me suis jamais renoncé au sport. A l’âge de 39 ans, au sommet de mes forces vitales, j’ai fait un AVC. Cet évènement a été suivi d’une longue période de réhabilitation, mais aussi de la prise de conscience que plus rien ne sera comme avant. Or, je suis tout de même resté très sociable et plein de volonté. Pour ces deux raisons- là j’ai créé dans le cadre de l’Association d’AVC une section pour le sport et la fête. La section a pour but de permettre à ses membres de mener une vie saine et active.Peu de temps après l’AVC, j’ai eu envie de reprendre le vélo. J’ai essayé de rouler en différents types de vélo, plus ou moins adaptés à mes troubles moteurs. Tout en commençant il m’est arrivé parfois de tomber ou même de me faire du mal. Mais finalement j’ai découvert, il y a trois ans, le vélo de mes rêves – ICE Adventure. Ce vélo me permet de faire des parcours plus longs, de rouler aussi vite que les autres cyclistes et en plus, je m’y sens en sécurité. J’étais très content, mais j’ai voulu faire quelque chose de plus. Un parcours de Slovénie, d’est à ouest ? De Hodoš, la ville le plus à l’est, jusqu’à Piran qui est le plus à l’ouest ? Un parcours de 370 kilomètres ? Pourquoi pas ? Après avoir été examiné par le médecin, j’ai eu le feu vert pour mon projet. Mais j’étais obligé de respecter trois directives : ne pas rouler plus que 50 kilomètres par jour, ne pas dépasser ma fréquence cardiaque maximale (qui est de 110 fois par minute) et ne prendre que deux cafés par jour. Il faut avouer que j’ai enfreint la dernière règle plus qu’une fois.
J’ai décidé de faire le parcours en une semaine, du 13 au 20 septembre. Malheureusement le temps n’était pas favorable : il pleuvait les deux premiers jours jusqu’à l’arrivé à Ptuj, à la fin de la deuxième journée.
Au long de la route j’ai rencontré beaucoup d’amis, de connaissances et de curieux qui sont venus m’encourager. Grâce au GPRS et à un programme informatique, il était possible de suivre mon parcours à chaque moment.
Le troisième jour j’ai fait la montée de Pragersko vers Slovenske Konjice. J’ai été surpris par la route vallonnée, comme cette région du pays m’avait toujours semblée plutôt plate. Quel plaisir d’arriver à Celje le soir et de se reposer !
Le lendemain j’ai attaqué la montée de Trojane. Et je n’ai même pas gouté des célèbres krofi (une sorte de beignet).
Le cinquième jour j’ai passé par Ljubljana, mais je ne me suis pas reposé chez moi. J’ai fait une pause à l’Institut de réhabilitation et une autre à mon entreprise pour rendre visite à mes collègues.
J’ai passé la nuit à Vrhnika. Le matin quelques amis sont venus me voir et on a pris le café ensemble, mais je n’ai pas pu m’attarder ; la route m’appelait. Il m’a fallu faire 50 kilomètres jusqu’à Razdrto.
Les jours ont passés vite et pour la dernière étape, une aventure m’attendait : une descente de Razdrto à Bertoki. En descendant j’ai atteint une vitesse de 50 km/h, et je suis bientôt arrivé à la fin. Le dernier jour je n’ai fait que quelques kilomètres pour arriver à destination finale de mon parcours, à Piran. Les amis m’y ont attendu, et malgré la pluie tout le monde a été de très bonne humeur.
L’objectif de ce projet n’était pas de faire du vélo, tout simplement pour se faire plaisir. J’ai voulu montrer que les handicapés ne voulions pas reculer et faire pitié. De même j’ai voulu encourager les autres handicapés pour qu’ils se rendent compte de leurs capacités et possibilités. Les jours de désespoir et d’apitoiement sur soi-même sont des jours perdus.
Et en plus, le projet avait aussi un objectif humanitaire : les moyens de nos donateurs ont été destinés à l’achat d’un vélo pour une de nos amis.